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AC Ace Bristol

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AC Ace Bristol

 

Un superbe petit roadster anglais, sportif, élégant… aux lignes d’inspiration italienne !

 

AC Cars est un des plus anciens constructeurs automobiles anglais dont la création remonte à 1901, par les frères Welles. Ils commencèrent par sortir une trois roues, l’AutoCarrier. Initialement l’entreprise était connue sous le nom d’Autocars and Accessories avant d’être rebaptisée par la suite en Auto Carrier (1907). En 1913 la firme sortira son premier véhicule 4 roues sportives…avant d’être rapidement interrompue par la 1èreGuerre Mondiale durant laquelle elle participera à l’effort de guerre.
En 1922 le nom de l’entreprise se verra simplifié devenant officiellement AC Cars Ltd. Endettée l’entreprise sera vendue au pilote Selwyn Edge avant d’être rachetée en 1930 par les frères Hurlock (Charles et Derek). Ils axeront principalement l’activité sur la production de pièces détachées et ne sortiront qu’un nouveau modèle de voiture avant que la 2èmeGuerre Mondiale n’éclate.
Participant à nouveau à l’effort de guerre l’entreprise AC Cars abandonna en 1940, le temps de la guerre, la production de voiture et de pièces pour celle du matériel de guerre et de train. Un premier essai de retour à la manufacture automobile fut tenté en 1947 avec la sortie de l’AC 2-Litre en mettant l’accent sur l’ultra-luxe. Toutefois au lendemain de la 2nd Guerre Mondiale la tendance n’était pas vraiment au grand luxe mais plus aux voitures populaires, le succès de cette voiture fut donc plus que mitigé avec seulement 1284 voitures produites…en 10 ans !
En effet à cette même période la tendance du marché était beaucoup plus porteuse pour des marques telles que Triumph, MG, Austin
Comprenant après coup le changement du marché qui est passé du luxe d’avant-guerre au créneau populaire post armistice, la firme de William Hurlock décida de travailler (chercher ?) sur un modèle de voiture moins onéreux, moins élitiste et plus sportif.

D’une façon originale l’AC Ace ne fut pas conçue à l’origine par AC Cars mais en 1951 par John Tojeiro (ingénieur et mécanicien) et Lionel Léonard (designer) pour le compte de Cliff Davis (pilote) qui concourait dans différentes courses. Ils s’étaient « amusés » à bricoler une voiture sur base MG. Cette base portera plus tard, pour les afficionados de la marque, le doux nom d’AC Tojeiro…même si ce n’était pas encore une AC Cars. Pour la petite histoire il y a eu deux prototypes maison et non un seul. Le premier sera commandé par le pilote Cliff Davis, le second par le pilote Vin Davidson.
Cette voiture « faîte maison » leur permit de remporter quelques victoires mais également de retenir l’attention des frères Hurlock qui proposèrent de les embaucher et d’acquérir les droits sur les prototypes. Ainsi naquit l’AC Ace, un élégant petit roadster anglais (2 places), décapotable doté d’une carrosserie aluminium, un châssis à deux longerons tubulaires en acier, 4 roues indépendantes à ressorts transversaux. Tout cela pour un poids record de 750 kg ce qui lui conférait des performances indéniables en course tout en conservant une bonne maniabilité pour l’époque. AC Ace s’est d’ailleurs illustrée lors de nombreuses courses telles que Le Mans 1957, Le Mans 1958 et 1959. Pour la petite anecdote 1959 est aussi l’année où Caroll Shelby (dont on parlera plus loin) gagne Les 24h du Mans sur une Aston Martin DBR1.

Bref, revenons à notre AC Ace. Il faudra peu de temps à la firme pour concrétiser ce projet puisque c’est en 1953 au Salon de Londres, à Earls Court qu’AC Cars présente officiellement l’Ace !

Les courbes de l’AC Ace

Parler des courbes de l’Ac Ace c’est parler de sobriété, de lignes simples (et non simplistes), tout en équilibre avec une élégance toute anglaise. L’avant avec sa grande calandre et son museau « plus bas » que le point culminant de son capot donne une impression de sportivité mais tout en élégance. L’arrière de la voiture est tout en courbe, avec une certaine rondeur sexy et toujours un côté sportif / racer. Quand vous avez une vue de profil de la voiture, l’AC Ace donne une sensation visuelle de parfait équilibre et de fluidité, avec une pureté de la ligne de pare-brise justement posé en son centre. L’AC Ace c’est toute la finesse et la sportivité à l’anglaise !
Il est à noter que par de nombreux aspect le design de cette anglaise n’est pas sans évoquer la Siata 208 ou encore la Ferrari Barchetta 166M

Pour la petite anecdote et même si ces modèles sont quasiment inconnus, deux versions dotées d’une carrosserie hardtop sortiront. La première est l’Aceca (style fast-back) et sortira en 1954 à l’occasion du London Motor Show. Par certains aspects, notamment son profil, cette dernière peut rappeler une certaine Aston Martin DB Mark III ou encore l’Aston DB2/4 (notamment l’arrière et le galbe à l’avant). Le deuxième est l’AC Greyhound, un coupé 2+2 dérivé de l’AC Aceca révélé au public en 1959 (82 exemplaires). Il sera produit jusqu’en 1963.

Des soucis de motorisation…

La première motorisation fut un 6 cylindres en ligne de 2litres, à arbre à cames en tête et développant 103 chevaux (conception John Weller) assez vieux dans sa conception (+ de 40 ans), …autant dire que la motorisation laissait à désirer et fut rapidement considérée comme le point faible de la voiture. Pour enfoncer le clou il suffit simplement que la conception de ce moteur datait de…1919 ! Toutefois il est à noter que malgré son âge il arrivait à propulser les 750kg de la petite anglaise à près de 168 km/h.
Pour remédier à cela et compte tenu du retard accumulé en R&D / ingénieries en matière de motorisation ainsi que de la situation financière délicate de l’entreprise, la firme des frères Hurlock fit le choix de se tourner vers des fournisseurs extérieurs. Elle se tourna dans un premier temps vers un fabriquant britannique, patriotisme obligeant, le constructeur Bristol reconnu pour la solidité et la puissance de ses moteurs. Il leur proposa leur moteur qui équipait déjà notamment la Bristol 405, un 6 cylindres, 2litres de 125 chevaux (105 au départ), avec 3 carburateurs (SU ou Weber en fonction de l’année) et équipé d’une boite quatre vitesses. Ce dernier permettait à la petite anglaise d’atteindre une vitesse de 188km/h. Pour la petite anecdote ce moteur est un dérivé du BMW 328. Une option overdrive ainsi que des freins à disque à l’avant seront proposés sur cette série.

AC Cobra

Petit souci, avec cette motorisation la voiture quittait le marché des voitures abordables… devenant ainsi plus chère que la Jaguar XK120, 140. Pour ce montant un anglais pouvait à l’époque acquérir deux MGA…
En 1961, suite à la décision de Bristol d’arrêter la fabrication de ses blocs moteurs pour se fournir auprès de l’américain Chrysler (un V8), AC se remit à la recherche d’un moteur pour sa voiture… Le choix se porta sur un moteur Ford (Zephyr), toujours 6 cylindres mais modifié par Ruddspeed Ltd (créé par le pilote Ken Rudd) qui possédait une solide expertise personnelle en matière course… sur AC Ace. Il ajouta 3 carburateurs pour doper le moteur et le porter à plus de 170 chevaux. AC Ace, ex AC Bristol Ace (il ne s’agissait que d’un surnom !) pouvait ainsi atteindre les 209 km/h. Hélas seulement 37 exemplaires seront conçus… Ce modèle se distingue également par une calandre un poil plus petite.

AC Ace par Caroll Shelby

En 1962, Caroll Shelby, célèbre préparateur/pilote américain, séduit par les lignes de l’AC Ace, ayant conscience des soucis de motorisation de la firme Britannique et connaissant l’envie de Ford de se lancer sur le marché des sportives, proposa d’équiper la voiture d’un bon gros V8 Ford de 4,2Litres développant plus de 260 chevaux… ainsi naquit l’AC Cobra… ou AC Cobra Shelby pour d’autres. Peu de temps après, il fera monter des V8, 4.7litres et développant 271 chevaux. De petites modifications de lignes furent également effectuées (calandre, élargissement des passages de roues…). Cette dernière sous la puissance de la marque Ford, le poids du 7èmeArt se créa une légende éclipsant AC Ace originelle (Bristol ou pas !). Certains la customiseront même poussant le vice jusqu’à monter des pots d’échappement latéraux ou encore à élargir l’empâtement conférant ainsi à la voiture une sensation plus massive, plus agressive mais lui faisant perdre au passage tout sens de la finesse à l’anglaise.

AC Cobra

Pour la petite histoire, lors de la présentation du premier exemplaire au salon de New York le succès escompté n’est pas immédiatement au rendez-vous. Caroll Shelby multipliera alors les apparitions sur différents salons et courses avec…une voiture constamment repeinte afin de faire croire à la presse que la voiture était systématiquement différente (donc nouveau modèle, donc évolutions multiples). Différentes versions sortiront par la suite, la 289, la 260, la célèbre 427 (V8 de 415ch, 7 litres ! ), la Daytona coupé (6exemplaires)… Au final 75 exemplaires de la 289, 6 de la Daytona, 350 de la 427 seront produits officiellement…. Par contre on ne compte plus les innombrables copies et « continuation by C. Shelby » (oui oui on joue sur les mots) produites par la suite !
Les modèles retravaillés par Caroll Shelby s’illustreront lors de différentes courses : Le Mans, les 12h du Nurburgring, 24h de Daytona…

Personnellement et même si actuellement les différentes Cobra sont plus recherchées (et plus cotées) que les autres j’ai toujours préféré la finesse/pureté de la ligne et l’élégance à l’anglaise au bodybuilding sur-vitaminé pour une voiture… Ma préférence va donc à l’AC Bristol Ace ou à l’AC Ace Zephyr ! (1058 exemplaires produits entre 1954 et 1964)

Jonathan

contact@1001voituresanciennes.art

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