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Avant de parler de cette mythique voiture je vous proposer un bref petit point sur l’histoire de la marque Alfa Romeo

C’est en 1910 que la société Alfa (pour Anonima Lombarda Fabbrica Automobili) voit le jour suite au rachat de la filiale italienne du constructeur automobile français Alexandre Darracq ainsi que de son usine de Potello (proche de Milan). L’aventure fut de courte durée pour ces investisseurs puisque cinq ans plus tard (1915) la société ainsi que son patrimoine changent à nouveau de main, racheté par le célèbre industriel Nicola Romeo. Même si l’entreprise ne porte pas le nom d’Alfa Romeo mais d’Italiana Ingeniere Nicola Romeo e Cia les voitures qui sortent de la chaine de production sont estampillées Alfa Romeo.
Industriel certes mais avant tout passionné d’automobile Nicola Romeo lancera rapidement ses voitures en compétition. Ce fut d’ailleurs longtemps le leitmotiv de cette entreprise. Les nombreux podiums ne tarderont pas à récompenser les investissements effectués notamment grâce à la célèbre P2 (une vingtaine de victoire en Grand Prix) dessinée par Vittorio Jano, fraichement débarqué de chez Fiat.
Hélas la situation économique de la fin des années 20’ (début de la Grande Dépression) fut difficile à vivre pour la marque qui, au bord de la faillite fut sauvée in extremis en 1932 par le gouvernement italien de Mussolini. La condition fut que la firme devait, désormais se consacrer exclusivement à la construction de moteurs d’avion ainsi qu’aux compétitions de sport automobile (voitures sportives de luxe). L’idée derrière cette dernière condition était d’accroitre le prestige du pays, de vanter son savoir-faire et son régime… Durant cette période des voitures mythiques telles que la 8C Tipo 2900 B (1938), la 8C 2900 B ou encore la 6C 2500 Super Sport seront produites…
Ce n’est qu’au lendemain de la guerre, en 1945 qu’Alfa Romeo décide d’arrêter de se consacrer aux voitures sportives de luxe mais de se lancer dans la production en série afin de pouvoir démocratiser l’automobile. C’était une nouvelle fois, une question de survie pour la marque… La toute première symbolisant ce changement de cap fut l’Alfa Romeo 1900… mais rien de comparable à ce que représentera sa petite sœur, la Giulietta pour la marque.

𝙉𝙤𝙪𝙨 𝙫𝙤𝙞𝙡𝙖 𝙖𝙧𝙧𝙞𝙫𝙚́ 𝙖̀ 𝙡’𝘼𝙡𝙛𝙖 𝙍𝙤𝙢𝙚𝙤 𝙂𝙞𝙪𝙡𝙞𝙚𝙩𝙩𝙖 𝙎𝙕

C’est en 1954 que la toute première Alfa Romeo Giulietta sort de l’usine, sous la forme d’une berline. Toutefois elle connaitra rapidement de nombreuses et différentes versions : Berline, Sprint, Spider, Sprint Veloce, Sprint Speciale (SS), Sprint Zagato….

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler brièvement de l’histoire de la Giulietta SZ (Spint Zagato). Elle n’est pas forcément la plus « luxueuse » ou rutilante de la gamme mais assurément la plus sportive ainsi que la plus célèbre en compétition. Née d’un concours de circonstances elle est le fruit…d’une sortie de route! En effet Massimo Leto di Priolo, pilote privé courant sur une Giulietta Sprint Veloce fait une sortie de route en 1956 sur la célèbre course des Mille Miglia. Il décide alors de confier la reconstruction de sa voiture au célèbre carrossier Elio Zagato afin d’effectuer les réparations. Ce dernier était déjà reconnu dans le milieu des compétitions automobiles pour ses carrosseries plus arrondies, en aluminium et donc plus légères. Il lui demanda de retravailler la voiture afin de la rendre plus performante. Cette « Sprint Veloce Zagato » (SVZ) s’illustra très rapidement sur les circuits entrainant ainsi d’autres commandes de pilotes auprès d’Elio Zagato.
Fort de ce succès il passa en 1959 un accord avec la société Alfa Romeo pour concevoir ensemble la Spring Zagato (SZ)… une voiture plus aboutie, plus effilée (absence totale d’angle), plus performante et plus légère que la SVZ. Elle sera dévoilée au grand public un an plus tard au salon de Genève. 217 exemplaires seront construits. En 1961 elle sera chronométrée à une vitesse record de 222 km sur le circuit de Monza.

D’autres grands noms, artistes de la carrosserie laisseront leurs empreintes de maitre sur la gamme Giulietta tels que Pininfarina (le Spider) ou Franco Scaglione chez Bertone (la mythique Sprint Speciale)… des voitures dont j’aurais le plaisir de parler un peu plus tard…. A la semaine prochaine pour un nouvel article! 🙂